L’épopée des fermes urbaines à Montréal

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Alors qu’elles ont longtemps été exclues de la ville, les fermes urbaines sont aujourd’hui très présentes à Montréal. Elles occupent les espaces oubliés de la ville, comme les toits, et participent activement à son développement économique.

Au détour des rues de Montréal, il est fréquent d’apercevoir des jardins potagers, des arbres fruitiers ou encore des vignobles dans les arrière-cours des maisons. Dans cette ville, plus de 800.000 habitants se sont lancés dans l’agriculture urbaine, soit 42% de la population!
Si le mouvement social dédié à cette pratique est aujourd’hui si conséquent, cela n’a pas toujours été le cas…

Disparition des fermes urbaines à Montréal

Suite à l’accélération de l’urbanisation et de l’industrialisation, les exploitations agricoles ont été rejetées vers la périphérie de la ville pour laisser place au bâti. Un autre élément vient participer à la disparition de l’agriculture à Montréal: l’Exposition Universelle de 1967 qui s’invite dans la ville Québécoise. En effet, pour paraître moderne et tournée vers l’avenir aux yeux du monde, la ville introduit un règlement bannissant les animaux de ferme en milieu urbain.

Il a alors fallu attendre la fin des années 1980 pour voir apparaître à nouveau une ferme à Montréal.

Projets précurseurs et innovants

Les fermes Lufa, qui voient le jour en 2009 à Montréal, sont les premières serres commerciales construites sur les toits au monde! Grâce à leur technologie de pointe, ces fermes produisent plus de 200 tonnes de fruits et légumes, distribués par le moyen de paniers.
À côté de cela, le nombre d’entreprises agricoles s’est démultiplié dans la ville. Des pleurotes, cultivés grâce aux déchets de la ville, au miel, dont la production dépasse 11 tonnes/an, Montréal regorge de projets innovants et créatifs.

Progressivement, l’agriculture urbaine s’impose comme une activité économique concrète. Les fermes urbaines occupent des espaces vacants, tels que les toits, où elles n’entrent pas en confrontation avec le bâti. Les instances publiques autrefois si promptes à repousser l’agriculture hors des villes, mettent aujourd’hui en place de nombreuses stratégies pour encourager son développement. Pourrait-elle un jour suffire à rendre Montréal autosuffisant pour la production de certaines denrées? L’avenir nous le dira.

SourceCockrall-king J., La révolution de l’agriculture urbaine, Montréal, Ecosociété, 2016.