Bien manger de 0 à 99 ans: le regard d’Ysabelle Levasseur

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Rencontre avec Ysabelle Levasseur, diététicienne-nutritionniste aux multiples facettes qui exerce son métier avec passion entre Paris et le sud de la France*.

Ysabelle Levasseur est formatrice, animatrice d’ateliers mais également auteur médiatique. Elle apprend et réapprend le bien nourrir aux plus jeunes et aux moins jeunes. Et dans son discours, on trouve notamment de précieux conseils sur les légumes. Entretien à cœur ouvert.

Votre parcours est relativement atypique dans le monde de la nutrition. Pouvez-vous nous en dire davantage?
Ysabelle Levasseur – En effet, après un long passage dans l’univers du marketing et de la communication, un incident de vie m’a incité à revenir à mes premiers amours: la cuisine et le plaisir de bien manger. Cette décision m’a conduite a reprendre des études de diététique et m’a permis ensuite d’aborder rapidement des défis importants, notamment via le programme PAERPA en Île de France.
Ce projet accompagne les personnes âgées en risque de dénutrition et inclut une prise en charge diététique. J’ai ensuite développé mon activité libérale sur le 1er Arrondissement et dans le sud de la France.

Véritable boulimique de nutrition, j’anime également des cours de cuisine et des ateliers culinaires d’apprentissage du goût avec des enfants en milieu scolaire, des adultes et des chefs. Je suis également formatrice en nutrition et diététique et j’interviens régulièrement dans les médias. Enfin, je suis auteur d’un livre intitulé «Allégez votre assiette» chez Alpen, paru en 2016, qui propose une éducation alimentaire douce en cassant les a priori, sans interdiction, de manière simple et compréhensible.

Vous animez des ateliers ludiques autour de l’alimentation auprès des enfants. Quelle approche privilégiez-vous pour l’apprentissage du goût, la découverte de la nutrition et aussi, séduire les enfants néophobes avec les légumes, par exemple?
Ysabelle Levasseur – L’approche consiste à travailler en petits ateliers et voir avant tout quel est le légume préféré, pour évaluer le niveau de néophobie alimentaire. Les enfants sont curieux de tout et ouverts d’esprit. L’important est de travailler tous les sens en les emmenant par exemple au marché ou à l’hypermarché, au rayon fruits et légumes. Toucher, sentir et découvrir avec les yeux sont aussi importants que goûter le légume pour en apprécier la diversité des formes, des odeurs et des couleurs. Et ensuite, place à la préparation, pour faire la différence entre un légume frais et un légume cuisiné, selon ses propres goûts! L’essentiel est de leur donner des astuces et de les laisser s’exprimer.

Si vous deviez donner quelques astuces à de jeunes (et moins jeunes) parents pour faire aimer les légumes à leurs enfants (grands ou petits), quelles seraient-elles?

  • Montrer l’exemple est essentiel dans l’apprentissage du légume pour le rendre «familier»!
  • Dédramatiser, en faisant découvrir le légume sous plusieurs formes (caché, en purée, cru, cuit, en conserve, surgelé, assaisonné,…).
  • Faire découvrir le légume via les 5 sens.
  • Ne pas mentir sur l’utilité des légumes et ne pas moraliser: ça ne fait pas grandir! Ça ne donne pas des muscles!
  • Préparer, choisir le légume, le cuisiner avec lui, ça a du bon aussi!
  • Les assaisonner un peu: en gratin, en soupe ou avec une vinaigrette douce, en fonction de ce qu’il aime.
  • Encourager à goûter à la cantine et à se servir au self.
  • Sortir des clichés, de l’image de la pomme et la princesse. Les fruits et légumes moches sont également délicieux.

 

Ysabelle Levasseur est également impliquée dans le projet Silver Fourchette, qui vise à redonner le plaisir de bien manger aux seniors. Elle nous en parle dans la suite de l’interview.

 

* Cagnes-sur-Mer et Cannes