Québec : vers un système alimentaire durable

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Un projet de recherche participative dresse le portrait du système alimentaire de la ville de Québec, de la production agricole à la gestion des résidus.

Système alimentaire durable

Chaque jour, nous avons besoin de manger. Notre capacité à accéder à de la nourriture est étroitement liée aux différentes étapes de la chaîne d’approvisionnement. Tout commence avec la production de la nourriture, grâce à des activités agricoles ou de transformation. Il s’agit ensuite de pouvoir la conserver, puis de la transporter. Et enfin, de la rendre accessible pour permettre à la population de la consommer. Cette chaîne d’approvisionnement peut être plus ou moins longue. Tout dépend de la distance qui sépare les lieux de production des lieux de consommation.

Concevoir un système alimentaire durable suppose d’agir sur les différentes étapes de la chaîne d’approvisionnement. Il convient de considérer autant la production, la transformation, la distribution, la consommation, ainsi que la gestion des matières résiduelles. Un système alimentaire durable est donc aux prises avec de multiples enjeux qui relèvent à la fois de la santé publique, de l’économie, de l’environnement, des droits humains et de la culture.

Portrait de la production alimentaire

Le projet de recherche « Vers une alimentation territorialisée et durable : une recherche participative pour comprendre le système alimentaire de Québec » (REPSAQ) repose sur un partenariat entre une équipe interdisciplinaire de recherche de l’Université Laval et quatorze organismes gouvernementaux et non gouvernementaux des régions de la Capitale Nationale et de la Chaudière-Appalaches. En impliquant les acteurs de terrain, la recherche participative est reconnue pour augmenter les chances de succès de la transition alimentaire.

Avec un total de 7 000 fermes, les régions de la Capitale nationale et de Chaudières-Appalaches, les deux régions étudiées, comptent près du quart des fermes du Québec. Depuis les années soixante, le nombre d’exploitations agricoles a diminué de moitié tandis que leur superficie moyenne a plus que doubler dans la grande région de Québec. Cette évolution est similaire à l’échelle de la province.

Dans la Capitale-Nationale , la production des fruits et légumes et les cultures en serre sont les plus importantes (22% des fermes), tandis que dans Chaudière-Appalaches, une ferme sur cinq (19%) se dédie principalement à la production laitière.

Les pratiques d’autoproduction viennent compléter le paysage agricole. 25% des citoyens de l’agglomération de Québec cultivent en effet un potager à domicile ou dans un jardin communautaire. Avec l’expansion de l’agriculture urbaine partout au Québec, les auteurs pensent que les jardins urbains à visée commerciale devraient se développer dans les années à venir.

 

Trop chers les produits locaux?

Concernant la consommation de produits locaux, 75% des habitants de l’agglomération de Québec disent se procurer au moins une fois par mois des aliments produits ou transformés à moins de 80 km du lieu d’achat.

Les principaux produits locaux achetés sont les légumes et les fruits. Et près de la moitié des achats se fait en période estivale.

Malgré l’engouement pour les produits locaux, les consommateurs énoncent plusieurs barrières à l’achat. L’offre est notamment jugée insuffisante, et les prix prohibitifs. Pourtant, d’après l’étude conduite par Equiterre en 2012, manger local ne coûte pas forcément plus cher.

Enfin, les auteurs ont cherché à calculer l’adéquation entre le capital productif et les besoins. Ils sont arrivés à la conclusion que les québécois, dans les régions étudiées, comme à l’échelle de la province, produisent environ 38% des calories qu’ils consomment.

 

Ressources

Vers une alimentation territorialisée et durable : Le système alimentaire de la grande région de Québec, de la production agricole à la gestion des résidus : enjeux, questions, portrait – REPSAQ

Mangez frais, mangez près. Oui, mais à quel prix – Équiterre