Se nourrir, c’est vital. Mais bien manger, c’est aussi une affaire de budget et un défi pour la santé et l’environnement.
Manger malin : un triple enjeu pour le porte-monnaie, la santé et la planète
Se nourrir, c’est vital. Mais bien manger, c’est aussi une affaire de budget et un défi pour la santé et l’environnement. Nos choix alimentaires ont un impact direct sur nos finances, notre bien-être et l’écosystème. Bonne nouvelle : des solutions existent pour faire rimer économies avec équilibre nutritionnel et respect de la planète !
Manger : un besoin fondamental… et un vrai choix
L’humain, omnivore par nature, a la chance de pouvoir diversifier ses sources alimentaires : végétales, animales et minérales. Mais chaque choix a un coût, tant financier qu’écologique et de santé. Avec un peu de stratégie, on peut réduire la facture sans sacrifier la qualité.
Fun fact : Le premier livre de cuisine connu, “Apicius”, écrit sous l’Empire romain, contenait déjà des astuces pour optimiser les ressources en cuisine !
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Budget, santé et environnement : l’équation gagnante ?
En 2021, le budget alimentaire moyen d’un foyer français, y compris la restauration hors domicile, représentait 21 % des dépenses totales . Le coût des courses alimentaires est estimé à 250 euros par mois pour une personne seule (soit un peu plus de 8 euros par jour) et 600 euros par mois pour une famille de quatre. Une alimentation équilibrée peut être accessible dès 4,50 à 5 euros par jour et par personne selon une étude française et plus globalement une alimentation flexitarienne reviendrait autour de 6 dollars par jour et par personne dans les pays industrialisés selon une étude internationale.
Cette étude de l’université d’Oxford révèle qu’un régime axé sur les légumineuses et les céréales complètes permettrait de réduire le budget alimentaire de 12 à 14 % et jusqu’à 20 % en diminuant la part de viande. Selon l’INRAE, cette optimisation à laquelle s’ajoute une diminution des plats préparés, des snacks salés et des produits sucrés bénéficie également à l’environnement, avec une réduction de l’empreinte carbone de 35 %.
Keyfact scientifique : En Europe la consommation de fibres est d’environ 20 g par jour pour un besoin de 30 g. Une alimentation privilégiant les végétaux cuits apporte des fibres bien tolérées et favorise le bien-être digestif.
Comment réduire son coût de fourchette ?
Manger de saison et local
Les fruits et légumes de saison sont non seulement plus savoureux, mais aussi moins chers et plus écologiques. En hiver, misez sur les choux, courges et carottes, pommes ; en été, préférez les tomates, les courgettes et les pêches.
Le saviez-vous ? Une tomate cultivée hors saison sous serre chauffée en hiver a une empreinte carbone six fois plus élevée qu’une tomate de plein champ en été !
Donner de la place au végétal
Dans un couscous ou un chili, augmenter la part de légumineuses (pois chiches, lentilles, haricots rouges) tout en diminuant la viande permet d’optimiser le budget sans perte de protéines. D’autre part, 200 g de lentilles cuites contiennent autant de protéines que 100 g de viande.
Réduire sa consommation d’énergie en cuisine
Adapter la taille des ustensiles, utiliser un couvercle lors des cuissons, privilégier des appareils économes ou encore optimiser le rangement du frigo (ne pas le surcharger pour une meilleure circulation de l’air) permettent de réduire la facture d’électricité.
Dire stop au gaspillage alimentaire
Planifier ses menus et faire une liste de courses précise évite les achats inutiles et les produits oubliés qui finissent à la poubelle.
Chiffre choc : En Europe, ce sont en moyenne 78 kg d’aliments qui sont jetés à la poubelle chaque année pour chaque habitant. Aux Etats Unis, un foyer gaspille environ 160 kg d’aliments par an, soit l’équivalent de 1500 dollars.
Conclusion : changer ses habitudes, un pari gagnant !
Optimiser son coût alimentaire est avant tout une question d’habitudes. En ajustant nos choix et nos comportements, on peut faire baisser la facture tout en favorisant notre santé et celle de la planète. Prêt à relever le défi ?
Sources :
Caroline Rio, « Le défi de se nourrir, entre plaisir, budget et santé », CERIN, 2023
(https://coursesplanner.app/blog/budget_alimentaire_2024#:~:text=D’apr%C3%A8s%20le%20barom%C3%A8tre%20des,%2C4%20%25%20sur%20un%20an.)
Adam Drewnowski, « Pour des recommandations nutritionnelles réalistes : intégrer la densité nutritionnelle et le prix des aliments », Center for Public Health Nutrition, University of Washington, Seattle, États-Unis.
Marlène Perignon, Florent Vieux, Eric O. Verger, Nicolas Bricas, Nicole Darmon. « Dietary environmental impacts of French adults are poorly related to their income levels or food insecurity status”. European Journal of Nutrition, 2023, 62 (6), pp.2541-2553.
Marco Springmann, Michael A Clark, Mike Rayner, Peter Scarborough, Patrick Webb, “The global and regional costs of healthy and sustainable dietary patterns: a modelling study”, Lancet Planet Health 2021; 5: e797–807, 2021
Matthieu Maillot, Florent Vieux, Fabien Delaere, Anne Lluch, Nicole Darmon, « Dietary changes needed to reach nutritional adequacy without increasing diet cost according to income: An analysis among French adults », PLoS ONE 12(3): e0174679, 2017
Elodie Regnier, Nicole Ladet, « Plus de protéines végétales, chiche ? », INRAE, oct. 2021, https://www.inrae.fr/alimentation-sante-globale/proteines-vegetales
Stephen AM, Champ MM, Cloran SJ, Fleith M, van Lieshout L, Mejborn H, Burley VJ. Dietary fibre in Europe: current state of knowledge on definitions, sources, recommendations, intakes and relationships to health. Nutr Res Rev. 2017 Dec;30(2):149-190