Cultiver des légumes à l’année au Québec?

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Faire pousser des légumes toute l’année au Québec? C’est possible grâce à la culture sous serre.

En raison du climat, la saison de production de fruits et légumes est relativement courte au Québec. Pour augmenter la période de culture, de plus en plus d’entreprises productrices de fruits, légumes et fines herbes ont donc opté pour la culture sous serre. Un type de culture qui séduit les Québécois qui veulent tendre vers l’autosuffisance en végétaux.

 

Serre solaire passive ou semi-enterrée

Pour récolter des légumes douze mois par année, tout en protégeant l’environnement, rien de mieux que d’opter pour une serre solaire passive ou une serre semi-enterrée.

 

Le principe de la serre solaire passive est d’accumuler le plus de chaleur possible le jour et de la conserver la nuit. Sa forme en dôme permet à la serre de capter les rayons du soleil de façon optimale. Ainsi, en hiver, alors que les températures descendent bien en-dessous du point de congélation, la serre peut afficher une température supérieure à 20 degrés Celsius en journée. La nuit, l’air est réchauffé grâce à un bassin d’eau et un plancher de pierres qui ont accumulé la chaleur tout au long de la journée. En complément, un ventilateur pousse l’air chaud dans un tuyau enterré sous la serre pour éviter le gel au sol.

 

D’autres adeptes de l’agriculture à petite échelle se sont lancés dans l’auto-construction de serre semi-enterrée. La serre semi-enterrée est installée dans un espace creusé dans le sol. Les expériences menées jusqu’à présent en Estrie ou dans le Centre du Québec, utilisent des pneus usagers remplis de sable pour consolider la structure. Le toit, et parfois les façades non enterrées, sont quant à eux recouverts avec une toile plastique. La chaleur emmagasinée grâce aux pneus permet de ne pas avoir à chauffer la serre.

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©Shutterstock

Des légumes à l’année… et même des fruits exotiques

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la culture en hiver est plus facile. Les plants ne sont pas attaqués par les insectes présents le reste de l’année et la température est plus facile à maîtriser qu’en été.

Les propriétaires de ces serres rapportent faire jusqu’à trois récoltes par année. Tomates, concombres, piments, pois mange-tout, bettes à carde, choux kale, basilic, fines herbes…, leurs serres abritent une grande variété de végétaux. Certains parviennent même à cultiver des fruits exotiques comme les oranges, citrons ou ananas.

 

Le plus grand défi de ce type de culture reste le contrôle du taux d’humidité qui grimpe très vite en raison de la chaleur emmagasinée. Or, pour éviter les maladies, il est impératif de limiter la présence d’eau sur les feuilles. Les serres sont donc souvent équipées de fenêtres qui , maintenues ouvertes l’été, permettent de laisser entrer un courant d’air.

Autre défi : s’organiser pour éviter le gaspillage. Les récoltes sont tellement abondantes qu’il est souvent nécessaire de distribuer les surplus et de trouver les moyens de les transformer. Après la culture, vient donc le temps de la préparation et de la mise en conserve. Les produits peuvent ainsi être à la fois consommés frais ou transformés, tout au long de l’année.

 

La pandémie de Covid-19 a ramené le sujet de l’autosuffisance sur le devant de la scène. Il est donc possible que la culture sous serre se développe au sein de la population québécoise.