Longtemps cantonné aux injonctions de santé ou aux discours éthiques, le végétal investit aujourd’hui l’assiette avec un nouvel atout : le plaisir. Couleurs, textures, simplicité ou audace, le végétal peut être fun, gourmand, et même ludique, à condition de repenser nos usages culinaires. Décryptage.
Manger plus de végétaux ne signifie pas forcément se convertir au végétarisme. Il existe une large palette de possibilités, du simple ajout d’une herbe aromatique à l’élaboration d’un plat entièrement végétal. Cette gradation culinaire favorise l’appropriation progressive, sans rupture.
Du plus simple au plus sophistiqué
Une première approche consiste à ajouter une touche végétale : basilic ciselé, roquette sur une pizza, un peu de sauce tomate dans un plat mijoté. Ces gestes simples apportent fraîcheur, couleur et complexité aromatique.
Vient ensuite la personnalisation. Pour surprendre et donner du pep’s à ses préparations, des sauces végétales et des épices se déclinent selon les goûts et les envies. On peut par exemple proposer un plat principal enrichi d’un curry de pois chiches ou d’une sauce verte à base d’herbes fraîches. Dans le cadre de son programme « Flex ton assiette » qui accompagne les étudiants dans l’adoption d’une alimentation durable, la chaire ANCA (Alimentation Nutrition Comportement Alimentaire) partage plusieurs astuces en ce sens pour apporter une touche culinaire attrayante (1).
Enfin, certains plats se cuisinent naturellement à base de produits végétaux et leur accessibilité sensorielle favorise une consommation pour tous les palais. Bowls, pitas, tartinades de légumes secs, soupes froides ou tièdes, tartes aux légumes, pâtes aux différents pestos… : simples à préparer, ils s’invitent facilement au menu !
Le tour de main végétal : entre facilité et créativité
La cuisine végétale peut se faire simple, rapide et astucieuse. Le végétal s’adapte aux temps modernes : ouvrir un bocal de haricots rouges, croquer une tomate cerise et des radis, ou composer une assiette de crudités en quelques gestes (carottes râpées, cœurs d’artichaut, avocat en dés) suffit à créer une ambiance culinaire fraîche et colorée.
Certains gestes sont également à réinterroger : faut-il tout éplucher ? Pas toujours. La peau des courgettes ou des pommes de terre, bien lavée, conserve fibres et antioxydants (2). Une cuisine moins gaspilleuse, qui valorise l’aliment dans son entier et qui fait gagner du temps de préparation.
Les couleurs, les textures et les goûts sont aussi des vecteurs de plaisir. Un camaïeu de verts dans une salade (épinards, pois, concombre), le contraste croquant-fondant entre des noix et une purée de patate douce, ou encore l’ajout d’une touche d’acidité (citron, vinaigre balsamique, groseilles) créent une expérience sensorielle complète. Et il est montré que la variété sensorielle augmente la perception de plaisir et favorise la satiété (3).
Et pourquoi ne pas s’inspirer des chef(fe)s qui mettent leur imagination et leur savoir-faire au service des produits végétaux ? La cheffe Lou , des ateliers « Le Banquet Végétal », partage trois recettes de toppings pour pimper son assiette : pickles d’oignons rouges, pois chiches croustillants et oignons caramélisés (Contenu développé et produit par Chaire ANCA, chaire partenariale d’AgroParisTech) (1).
Des desserts végétaux… surprenants !
Fruits frais, compotes, salades de fruits sont des classiques, mais la créativité végétale ne s’arrête pas là. Haricots rouges dans un brownie, courgette râpée dans des muffins, ou carottes dans un cake : les légumes trouvent leur place dans les desserts. Ils ajoutent moelleux, fraîcheur, et parfois même une perception sucrée naturelle, réduisant le besoin en matières grasses ou sucre raffiné (4).
Ces associations surprenantes séduisent un public de plus en plus curieux, en quête de nouvelles sensations mais aussi d’une cuisine innovante.
Redonner du jeu au végétal
Loin des discours moralisateurs, la cuisine végétale peut être un terrain de jeu sensoriel et créatif. Elle invite à explorer, à improviser, à colorer son assiette. Fun, modulable, savoureuse, elle répond aussi aux enjeux de durabilité et de santé publique.
Encourager sa présence dans les habitudes culinaires quotidiennes, même par petites touches, c’est favoriser un changement alimentaire joyeux et durable.
Découvrez ici nos 8 tips pour un boost 100% végétal au déjeuner !
Sources :
(1) ANCA, Projet Flexi : pour une alimentation végétale sans culpabilité, 2025. chaire-anca.org
(2) Slavin, J. L., Fiber and Prebiotics: Mechanisms and Health Benefits, 2013. Nutrients, 5(4), 1417–1435.
(3) Spence, C., Multisensory flavor perception, 2015. Cell, 161(1), 24-35.
(4) McClements, D. J., Future foods: How modern science is transforming the way we eat, 2019. Springer.

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